DIRECTION DE L'EPOQUE 1959-1960

Monsieur Daniel ALLIER, Directeur de l'Ecole lors des 1ères retrouvailles de la 36ème

Daniel ALLLIER nous parle

 

Je suis né le 16 novembre 1927

Je suis marié depuis fin 1951 et père de cinq enfants, grand-père de quatorze petits enfants et arrière- grand-père de deux arrière-petites filles.

Après une année de stages tournants, j'ai été affecté au Service Etudes et Travaux du Centre de Distribution Paris Electricité où je suis resté cinq ans.

En décembre 1957, j'ai été nommé Chef de la section technique et pédagogique à l'Etat Major de la formation professionnelle. 

Mon arrivée à Gurcy-le-Chatel se situe administrativement en mars 1959 comme Sous-Directeur, mais, en réalité, je n'ai quitté mon poste que 6 mois plus tard.

C'est donc en octobre 1959 que je suis réellement arrivé à Gurcy comme Directeur de l'école, fonction que j'ai exercée pendant près de 8 ans.

Puis arrive le moment de rejoindre l'Exploitation EDF-GDF:

"De juillet 1967 à juin 1969", Chef de Centre Adjoint au Havre,

"De juillet 1969 à juillet 1975", Chef du Centre de Vienne,

"De mars 1975 à mars 1980", Chef du Centre de Dijon.

"D'avril  1980 à octobre 1984", Chef du Centre de Versailles.

"De novembre 1984 à juillet 1990", Directeur Régional de la Région Rhône-Alpes.

Actuellement, je suis en inactivité de service et je réside avec mon épouse dans cette bonne ville de LYON.

 

 

 

 

Incitation au Plaisir de la lecture

Afin d'aller à la rencontre de Daniel ALLIER, alors qu'il nous fait l'avantage et l'honneur de nous confier quelques-uns des textes qu'il a construits tout au long de sa carrière, quel meilleur moyen que celui de les parcourir et au fil de la lecture de prendre un réel plaisir dans le partage, l'analyse et la découverte des sujets et des hommes qui en sont les supports.

D'ailleurs, Monsieur Dominé Cadre Supérieur à la Direction du Personnel d'E.D.F en fait une brillante analyse dans "Extraits d'un recueil de 50 ans de Discours et d'Articles".

C'est pourquoi, nous vous invitons à découvrir l'homme, nous dirons les hommes, en parcourant ci-dessous les textes que Daniel Allier a bien voulu nous transmettre, ce dont nous le remercions bien vivement.

 

Extrait d'un recueil de 50 ans de discours et d'articles de D.Allier

"Monsieur Daniel Allier",

 

"En 1968, ayant confié mes discours de Gurcy-le-Châtel que je venais de quitter, à Mr. Dominé, cadre supérieur à la Direction du Personnel, je recevais une lettre de sa part dont voici quelques extraits".

 

" Monsieur Dominé"

 

" ...Je voudrais vous exprimer tous mes remerciements pour l'intention amicale que vous avez eue en me confiant le recueil de vos discours et rapports. Je les avais parcourus dimanche avec un plaisir mêlé d'étonnement: Comment arriviez-vous à donner cette consistance et cette nécessité au genre littéraire que je tenais pour le plus creux et le plus futile qui puisse être? Et, plus miraculeusement encore, comment étiez-vous arrivé à vous renouveler d'année en année et de distribution de prix en distribution de prix en sorte que chacune de vos allocutions a une saveur nouvelle? Pour mieux comprendre, je viens de reprendre vos textes, le crayon à la main, et j'ai pû ainsi dégager je crois, votre méthode qui est la méditation sur un cas humain concret, et les grandes lignes de votre philosophie, ou, si le mot vous effraie, les grands traits de l'attitude morale que vous tenez comme bonne et qui inspire votre activité d'éducation... Je ne mentionnerai qu'un fait qui me touche: C'est l'absence de démagogie dans ces domaines de circonstance qui en comportent presque toujours, et c'est, en d'autres termes, l'estime que vous montrez à l'égard de votre auditoire en lui parlant avec sérieux de problèmes graves et en vous plaçant d'entrée de jeu au plus haut sans douter qu'il vous suive." 

 

 

POSTFACE Monsieur Daniel Allier

 

Parmi les discours qui ne figurent pas dans le recueil confié à Mr Dominé, il en est un dont je n'ai pas gardé de trace écrite mais dont je me souviens fort bien: C'est le premier.

 

C'était à Paris en 1956 je crois

 

Ayant eu la charge du montage du poste 60kv/12kv de Turgot, j'ai décidé d'organiser avant l'inauguration officielle, une petite cérémonie à l'intention des ouvriers qui avaient participé au montage.

 

C'est au cours de ce vin d'honneur très simple que je fis ma première allocution, à vrai dire, sans prétention.

 

Grande fut ma surprise quand ceux-ci, touchés de mon attention à leur égard, me firent le cadeau d'une table roulante construite de leurs mains avec des tubes métalliques (de ceux qu'ils utilisaient pour passer les fils électriques)

 

C'est sans doute le cadeau reçu à titre professionnel qui m'a fait le plaisir le plus intense. Plus de cinquante ans après, il est encore là, à Mons, dans notre maison de campagne.

 

Durant toute ma carrière, il a été pour moi porteur de leçon.

 

 

 

 

Janvier 68, Leguay

 

LEGUAY PART...

 

Ce siècle avait six ans, France remplaçait Gaule.

Déjà notre grand Charles perçait sous le petit De Gaulle.

Alors dans Amiens, vieille ville du Nord,

Jeté comme la graine au gré du vent si fort,

Naquit d'un sang nordiste et picard à la fois

Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix;

Cet enfant que la vie se chargerait d'instruire

Et qui avait tant de lendemains à vivre

C'est lui! Je vous dirai peut-être quelque jour

L'histoire de cette enfance, tant entourée d'amour.

Mais pour l'instant, je n'ai ni le temps ni vouloir

Et ça r'tarderait le moment proch'de boire!

C'est pourquoi, survolant votre brillante carrière,

J'en arrive maintenant à sa phase dernière.

 

 

Oh combien d'EDF, combien chaque semaine,

Qui sont partis joyeux pour retraite lointaine,

Dans ce morne Amiesnois se sont évanouis!

Combien  ont disparu, dur et triste hasard,

Perdus dans la nature, par un dense brouillard;

Que l'aveugle destin a séparés d'Gurcy!

On demande: où sont-ils?

Sont'ils rois dans quelqu'île?

Nous ont-ils délaissés pour un poste plus utile?

Mais votre souvenir jamais n's'ra enterré.

Car si l'un a ses cours et l'autre ses papiers,

Tous, durant ces longs jours où le travail accable,

Oui, parleront de vous, toujours tell'ment affable.

O Leguay, que vous saviez de lugubres jeux d'mots!

Vous nous les racontiez le soir autour d'un pot,

Et c'est ce qui nous fait ces mines désespérées

Que nous avons ce soir à l'idée d'vous quitter!

 

 

Ceux qui durement ont bossé pour Gurcy

Ont droit qu'à leur retraite la foule vienne ici.

Entre les plus beaux noms, leur nom est le plus beau.

Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère,

Et, comme ferait une mère,

La voix d'un peuple entier les berce dans leur bureau!

Marcel Leguay était Chef des Services Généraux de l'Ecole de Gurcy-le-Châtel

(texte de Janv. 1968)

 

 

 

 

 

On aura reconnu dans ce poème des vers célèbres mais pastichés, de Victor Hugo:

 

Ce siècle avait deux ans

Oceano Nox

Hymne

 

 

 

Janvier 71, Mentegazzi

 

LA RETRAITE DE GAZZI

 

Lorsque Gazzi paraît, le cercle d'EDF

Applaudit à grands cris.

Son chaud regard de Chef

Fait briller tous les yeux,

Et les plus tristes fronts, les plus âgés peut-être,

Se dérident soudain à voir Gazzi paraître

Optimiste et joyeux.

 

 

Les démarcheurs apprennent avec Gazzi leur Maître,

Et tout ce qu'ils connaissent, le tiennent de lui peut-être.

C'est une dure loi mais une loi nécessaire,

Vieille comme le monde et la fatalité

Qu'il leur faut de Gazzi supporter l'caractère,

Et qu'ils doivent à ce prix leur efficacité.

 

Le fioul veillait; la lutte était ardente et noire.

Il avait l'offensive et presque la victoire.

Il tenait EGF acculé aux abois.

Ses tarifs à la main, avec rabais parfois,

Il observait tranquille la bataille de Vienne,

Avec watts et thermies qui rentraient dans l'arène.

Soudain, joyeux, il dit "ERAP!" C'était "GAZZI!"

"L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme"

Le dév'lopp'ment d'nos ventes grandit comme une flamme.

Nos agents commerciaux étaient ragaillardis.

Frigos et lave-vaisselles, cuisinières et chauffe-eau,

Mini-serres et bien d'autres, montèrent à l'assaut.

Le bilan se fit lourd.

Les fioulistes inquiets

sentirent que la bataille entre leurs mains pliait.

 

Derrière et en réserve, l'chauffage était gardé.

L'chauffage, espoir suprême et suprêm' procédé!

Allons! Faites donner l'chauffage, crièrent-ils!

Mais ils ne savaient pas dans quels mortels périls,

Face aux troupes de Gazzi, ils s'étaient avancés.

Pas un ne recula de ceux d'notr'SRC**!

Dépliants dans la poche, ils allaient graves, stoïques,

Convaincant au passage tous les gars du Technique.

Visiter promoteurs, architectes, partenaires,

Discuter sans relâche, arracher les affaires.

 

On vendait! De partout surgirent les arguments:

Confort, souplesse, tarifs, présentés hardiment.

On vendait! Chaufferies divisées, en terrasse,

Générateurs muraux, tout c'la est efficace,

Sans oublier aussi la régulation,

Aux clients rois,

On ne pouvait offrir que l'embarras du choix.

 

Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés

Par l'ardeur de nos gens à nulle autre pareille,

Prenant sur leurs congés sans repos ni sommeil

Pour vendr' nos énergies enfin émancipées!

C'est alors que survint l'idée de pollution,

Déroute pour le fioul, mais pour nous protection.

La campagne de Gazzi fut marche triomphale.

En chauffage électrique, solution idéale,

 

Nous partîmes de zéro, mais par un prompt effort,

Nous nous verrons trois mille en battant les records.

 

Lorsque le DDV* lassé d'un long travail,

Dans les brouillards de Vienne retourne à ses foyers,

Les démarcheurs paumés se trouvent sans gouvernail

En le voyant ainsi renoncer dès janvier.

 

Ceux qui leur vie durant ont bossé pour le Centre

Ont droit qu'à leur retraite la foule vienne et entre.

Parmi les plus beaux noms leur nom est le plus beau.

Mon cher Mentégazzi, au seuil de votr'retraite,

Pour mieux en souligner la fête,

Vos amis réunis vont l'ver leur verre bien haut.

 

 

 

 

M. Mentégazzi, Responsable du Développement des Ventes au Service des Relations Commerciales au Centre de Vienne

Départ en retraite en janvier 1971.

**SRC: service de Relations Commerciales

D. Allier Chef de Centre

*DDV: Développement des ventes

 

 

On aura reconnu dans ce pot pourri des vers célèbres pastichés, successivement:

V. Hugo (lorsque l'enfant paraît)

A de Musset (Nuit d'Octobre)

V. Hugo (l'expiation, Waterloo)

V. Hugo (Retraite de Russie)

La Fontaine (Les animaux malades de la peste)

Corneille (Le Cid, récit de Rodrigue)

A. de Musset (Nuit de Mai)

V. Hugo (Hymne à la Patrie)

 

 

 

 

 

Discours, F. FLORI

Journée du souvenir à GURCY le CHÂTEL

27 mars 2004

 

 

Je rappellerai ici, en leur mémoire, le nom des anciens élèves, dont les bâtiments de l'Ecole gardent le souvenir dans leur appellation:

 

- Jacques DEPAGNE mort à 20 ans sous la torture allemande en 1944

- Robert JOLIVET décédé en 1947

- Jaxques MEIGNAN disparu en mer sur lr croiseur "Gloire" le 15 octobre 1949

- Roger SCHILI décédé en service commandé le 3 Août 1949

- Jacques GOULPEAU décédé en service le 26 mars 1949

- Charles RAFFIER électrocuté en service le 12 septembre 1950

- Armand CARAMELLA électrocuté en service

- Jean PASCO décédé en Algérie en mai 1957

- Pierre ROUCAUTE décédé en Algérie le 7 septembre 1957

- Roland LEDUC décédé en service le 10 août 1957

- Gilbert PORTELETTE mort pour la France en Algérie le 22 octobre 1959

- Amougou FOE décédé le 29 janvier 1968

 

En leur souvenir, je vous demande de bien vouloir écouter la lecture de la LOI de L'Ecole.

La liberté n'est pas l'indépendance.

Elle ne consiste pas à faire ce que l'on veut, mais à pouvoir faire ce que l'on doit faire.

Ce que tu dois faire: Devenir un technicien accompli, Un homme de métier,

Mais assumer, et surtout,assumer ton métier d'homme.

Cette école est ton école.

D'autres l'ont bâtie pour toi.

Tu dois la rendre vivante et lui donner un visage,

Un esprit qui se construit tous les jours par ton action.

Tu construis pour d'autres

Tu n'es pas seul.

Tu es membre d'une communauté.

Tu obéis à la règle fixée par la communauté.

 

Tu accomplis chaque jour les obligations qui te lient au groupe.

Tu es solidaire.

Tu es responsable.

Enfreindre cette loi c'est te désavouer,

La refuser, c'est t'exclure de la communauté.

Aujourd'hui: Détenteur d'une tradition commune,

Demain: Artisan de ta propre vie.

 

 

 

 

 

Je ne saurai terminer cet appel à nos souvenirs sans avoir une pensée pour tous les membres du personnel décédés qui ont oeuvré pour la renommée de l'Etablissemenr

 

Francis FLORI Ancien Directeur de l'Ecole

 

 

 

 

 

D'autre pièces de lecture vous seront bientôt présentées

2ème rang à partir de la gauche

 

N° 12 Georges CANONE (Econome et Responsable des sports)

N° 13 Marcel LEGUAY (Chef des Services Administratifs)

N° 14 Daniel ALLIER (Directeur de l'Ecole)

N° 15 Francis FLORY (Chef Services Technique et Pédagogique, puis Sous-Directeur, puis après une période en production thermique, Directeur de l'Ecole).

N° 16 Louis PONSART (Surveillant Général: Dénomination transformée en Conseiller général d'éducation)

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